Les Wyeths, un certain goût de l’Amérique à la Mona Bismarck Foundation

Une exposition dynastique, voilà ce que propose depuis le début du mois de novembre la  Mona Bismarck Foundation avenue de New York à Paris. Pour qu’elle fût dynastique, il fallait qu’ils fussent au moins trois, ce qui est le cas de la famille Wyeth qui peut aligner trois générations de peintres sous le même patronyme, Newell Convers, Andrew et Jamie. Le premier est né en 1882, le deuxième en 1917 et le troisième en 1946.

C’est ce qui fait l’intérêt de cette exposition justement appelée «Trois générations d’artistes américains», plutôt qu’une proposition strictement artistique. Les collections présentées proviennent de la Bank of America Merrill Lynch et des collections familiales. Le vice-président des Etats-Unis Joe Biden a même été prié de décrocher un portrait de John F.Kennedy d’un mur de son bureau pour l’occasion.

N. C. Wyeth, A Young Maine Fisherman, 1933, huile sur toile, 133,03 x 122 cm, collection Bank of America Merrill Lynch.

 Assez logiquement chronologique, le parcours scénographique est des plus simples à suivre en partant du grand-père jusqu’au petit-fils. L’histoire commence (et continue toujours d’ailleurs) à Chadds Ford en Pennsylvanie, le creuset dynastique des Wyeths. N.C Wyeth, le premier de la sa série, s’est d’abord fait connaître en illustrant des ouvrages pour enfants, étiquette dont il cherchera à se débarrasser plus tard pour être considéré avant tout en tant qu’artiste peintre devenu célèbre aux Etats-Unis ce qui est toujours le cas aujourd’hui. Son «fisherman» est dans la bonne veine de la peinture américaine que l’on aime tandis que son allégorie de l’hiver, aux accents bibliques, correspond moins, pour parler par litote, à ce que l’on apprécie en Europe chez les esprits avertis.

Jamie Wyeth, Entrance, Monhegan Harbor, Maine, © Jamie Wyeth, collection Bank of America Merrill Lynch

 C’est le travers -pas trop gênant-  de cette exposition. Chez les trois Wyeth, la peinture américaine de bonne facture côtoie parfois des choses qui là aussi, parlons cette fois par euphémisme, ne sont pas vraiment exportables. Mais si l’on met de côté un peu notre bon goût (certes pas universel) et que l’on conserve ce fil rouge dynastique comme critère d’appréciation, cette collection mérite le déplacement.

Cette toile d’Andrew Wyeth  baptisée «Antler crown», comprendre bois de caribou, exprime une dimension quelque peu surréaliste et non dénuée de charme. Quant au petit-fils, Jamie, on sent un certain tâtonnement stylistique dans ses différentes réalisations, hésitation qui débouche parfois sur des œuvres sinon agréables (Entrance, Monhegan Harbor) au moins surprenantes (Number 86), ou encore ses portraits de Warhol, Noureev ou Kennedy.

La famille Wyeths «a entretenu des liens profonds avec la France et la culture française» précise une notice de la fondation qui s’applique depuis les années 80 à entretenir des liens culturels avec l’hexagone. Une raison comme une autre d’aller y faire un tour en laissant à l’entrée notre arbitraire culturel et délicat lequel, en l’occurrence, pourrait s’avérer encombrant.

Jusqu’au 12 février 2012 (du mercredi au dimanche)

Le site de la fondation

L'exposition à l'affiche sur les grilles de la Mona Bismarck Foundation. Photo: Les Soirées de Paris.

 

N. C. Wyeth, A Young Maine Fisherman, 1933, huile sur toile, 133,03 x 122 cm, collection Bank of America Merrill Lynch.

Jamie Wyeth, Entrance, Monhegan Harbor, Maine, © Jamie Wyeth, collection Bank of America Merrill Lynch

N'hésitez pas à partager
Ce contenu a été publié dans Exposition. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à Les Wyeths, un certain goût de l’Amérique à la Mona Bismarck Foundation

  1. de FOS dit :

    Dépechez-vous de vous rendre à cette exposition propice aux dissertations sur la part dans tout être de l’inné et de l’acquis…
    Plusieurs toiles (dont la plupart jamais exposées en France) méritent le détour : cette silhouette fantômatique quasi monochrome qu’on dirait tout droit sortie des planches de Loisel ou Bourgeon ; ce jeune garçon coiffé d’une casquette Davy Crockett dont on peut identifier chaque poil de castor ; cette colline que gravit en rampant une jeune handicapée vêtue de rose, où chaque brin d’herbe compte ; cette tête de ruminant dont on retient sa main de l’envie de la carresser… Un souci du détail servi par l’inventivité des techniques utilisées (le brossé notamment).
    L’exposition, ce qui est rare, permet de voir un peintre, en l’occurrence Jamie Wyeth, en activité. On assiste en live à la touche lumière venant éclairer (depuis l’arrière) les ramiges d’un goéland, à l’étincelle vermillonnée enflammant les braises du four à ordures qu’un adolescent (vu de dos) s’active à alimenter. Insolite et magnifique !

  2. Madame, Monsieur,

    Je vous écris de la part de Mona Bismarck American Center for art & culture, anciennement la Fondation Mona Bismarck. Nous vous remercions d’avoir inclus notre centre sur votre site Internet. Après avoir lu votre site, d’ailleurs, nous avons fait remarquer qu’il y a quelques erreurs concernant notre organisation, et nous souhaitons que vous actualisiez votre site avec notre nouveau nom et identité. Depuis décembre 2011, nous avons changé du nom pour refléter notre nouvelle mission, et nouveaux activités autant que centre culturel américain.

    En ce moment, l’exposition Mary Cassatt à Paris: Dessins & Gravures de la Collection Ambroise Vollard, du 26 septembre 2012 au 20 janvier 2013 a juste commencé.

    Notre infos pratiques:
    Les nouveaux horaires: mercredi à dimanche de 11h00 à 18h00, fermeture les jours fériés.
    Numéro de téléphone: +33 (0) 1 47 23 38 88
    Adresse: 34, avenue de New York 75116 Paris, France
    Accès: Metro Alma- Marceau, Iéna, RER Pont de l’Alma, Bus 72, 63, 92, 32, 82

    Tarifs: adultes 7€, tarif réduit 5€ (les chômeurs, les seniors plus de 60 ans et les étudiantes sur présentation d’un justificatif), enfants de moins de 12 ans entrée gratuite

    Pour plus de renseignements, veuillez visiter notre site Internet : http://www.monabismarck.org et notre page Facebook http://www.facebook.com/MonaBismarckAmericanCenter.

    Nous vous remercions.
    Cordialement,

    Eddie McDonnell, Directeur exécutif
    Mona Bismarck American Center for art & culture

Les commentaires sont fermés.