Chaque année en marge de la Fiac, il y a cette foire moins chargée en prestige qui tient ses assises à la Bourse du commerce : Cutlog. Ils étaient près de 15.000 selon l’organisation à s’y être rendus l’année dernière. Et jusqu’à dimanche 23 octobre au soir il y avait cette caravane modèle Esterel 31, tout droit sortie des années 1970, qui se trouvait stationnée en marche de l’accès à la foire.
Et à l’intérieur, peu à l’aise mais c’est à cause de sa grande taille un peu juste pour cet univers réduit, se trouvait l’artiste Michel Peetz, belge plutôt sympathique, monté à Paris pour montrer ses photomontages. Issu de l’Académie royale des beaux arts, dessinateur, peintre et photographe, Michel Peetz présentait ses fausses cartes postales inspirées des paysages et architectures du Nord et singulièrement ceux de la côte belge. L’artiste du principe que les cartes postales des années 60/70 étaient trompeuses. Il a en quelque sorte poussé le procédé beaucoup plus loin tout en conservant, voire en accentuant, le charme suranné de la carte postale. Et cela fonctionne, entre amusement et séduction. Avec une mention pour le Casino de Midelkerke au nom évocateur de vent fort, de dunes blondes et de pommes frites.
Rainer Kurka sculpte la normalité de corps que l’on dirait adolescents ou post-adolescents. Ce berlinois travaille sans modèle. Il utilise la terre cuite ainsi que la peinture acrylique censée augmenter l’impression de « vitalité ». De cette jeunesse contemporaine il tente de faire ressortir un mélange de scepticisme et de manque d’assurance. Et, incidemment, le fait que ses réalisations ne sont pas exécutées d’après modèle leur confère la réalité propre à toute création aboutie.
En voir plus sur son site web.
Une surprise se cachait dans un coin de l’exposition avec les «boîtes » de Ronan-Jim Sévellec. D’origine finistérienne, fils du délicat paysagiste qu’était son père Jim E.Sévellec, auteur lui-même de subtiles peintures à l’encre, Ronan-Jim s’est lancé voici quelques années dans la production d’univers variés qu’il enferme dans des volumes en partie transparents de la taille d’un gros aquarium. Il miniaturise avec un sens du détail proche de l’inouï, l’intérieur d’une boucherie déserte, des vespasiennes à l’ancienne, un bar, une décharge ou une chambre sous les toits. Le tout est assemblé avec du matériel de récupération retouché au besoin par une touche de pinceau. Le succès a fini par venir et on peut signaler au passage, pour ceux qui seraient tentés d’y voir de plus près, qu’il sera exposé du 18 novembre 2011 au 15 janvier 2012 à la galerie Antonine Catzéflis qui le suit depuis longtemps. Et c’est au 23 rue Saint-Roch dans le 1er arrondissement.
Post-scriptum : Presque immédiatement après l’entrée de Cutlog, il y avait cette œuvre de Manuel Felisi : pianoforte E pioggia, ce qui signifie «piano avec pluie». De quoi rester songeur le temps d’une ondée. En voici la vidéo. Réalisation: Les Soirées de Paris
Hum, cela donne bien envie de faire une virée à Paris..Bonne journée
Ou a Berlin…
Oui, ou à Berlin..
Ou sur la côte Belge aussi d’ailleurs!