Au jeu des cowboys et des indiens, Patrick Préjean porte le colt et ne laisse aucune chance aux vilains peaux-rouges. Le voyage en diligence jusqu’au Théâtre du Ranelagh n’a pourtant rien d’une équipée sauvage. Dans le voisinage comme dans la salle, pas l’ombre d’une fâcheuse embuscade dans ce far-west parisien. Patrick Préjean, donc (oui, le véritable Patrick Préjean, juré craché !), mène ici sur scène une chevauchée légère, au nom de code «Du vent dans les branches de sassafras». Une aventure orchestrée par Thomas le Douarec, qui «remet» la pièce en scène en repartant de zéro après l’avoir déjà créé en 1999 sur ces mêmes planches.
Surtout, la pièce est présentée dans le cadre d’un festival en l’honneur du pétillant auteur de cet haletant western (un vrai de vrai), René de Obaldia, jusqu’au 19 novembre. Entre autres douceurs dans le cadre de cet hommage, l’académicien conte seul en scène un lundi sur deux anecdotes et extraits de ses œuvres. Voilà un jeune homme de 93 ans ce mois-ci qui se réjouit qu’un tel honneur lui soit rendu de son vivant.
«Du vent dans les branches de sassafras» est une comédie loufoque, l’histoire d’une famille de colons du Kentucky, les Rockefeller, confrontés au siège de leur ranch par des indiens survoltés qui viennent de mettre à sac la ville voisine de Pancho City. Diable de comanches, quel programme ! Le metteur en scène se réjouit de présenter cette «véritable fête des mots », cette plongée «dans l’univers délirant et poétique de René de Obaldia». Le texte en effet ne manque pas de piquant. Ce n’est certes pas le spectacle de l’année, mais on se laisse embarquer dans le Grand Ouest, bien contents de s’en sortir indemnes en dépit du ballet de flèches et de balles.
D’ailleurs, a propos de membre de l’Académie, ll parait que le fameux libraire M. Collard, qu’on voit à la librairie Griffe Noire, va se présenter pour être à l’Académie .. Je suis convaincu que ça ferait un second élan à la noble institution, foi de Saint Maurien. Qu’en penser ?