Il y a des rôles dont les cantatrices rêvent. Ceux qui marquent un passage, de chanteuse d’opéra à diva. De star à superstar. Alors que dire des grandes dames qui les premières ont créé, donné vie à Paris aux illustres personnages des grands compositeurs, de Richard Wagner au français Jules Massenet ?
C’est à elles que l’Opéra de Paris rend hommage, au travers de l’exposition «Les tragédiennes de l’opéra», qui se tient au Palais Garnier jusqu’au 25 septembre, avec un casting inédit.
Au programme : les divas qui ont marqué l’histoire du Palais de 1875 à 1939, à l’exemple d’une Sybil Sanderson, la soprano américaine qui fut la muse de Massenet pour le rôle de Thaïs, dans l’opéra du même nom, ou à l’image d’une Lucienne Bréval, qui régna 30 ans au rang des principales sopranos de l’Opéra de Paris.
Photographies et croquis racontent ces grandes cantatrices, au sein d’une sélection d’objets dont nous avons surtout été éblouis par les somptueux costumes et bijoux.
Mais qu’en est-il de la musique, demanderez-vous. Il est effectivement regrettable que ces légendaires dames, qui étaient avant tout de grandes voix, se sont vues attribuer quelques trop rares casques d’écoute.
Car l’exposition se fait dans un studieux silence, et l’hommage est avant tout visuel.
Nous admettrons que l’absence musicale se justifie en partie par la rareté des enregistrements (les premiers ont été effectués au tournant du siècle). Reste qu’une mélodie peut parfois valoir mille images et que nous recommanderons aux mélomanes de s’armer d’un baladeur pour la visite.
Les extraits suivants, chantés par des cantatrices qui figurent dans l’exposition, valent le détour, et sont rendus d’autant plus charmants par leur grain du début du siècle :
Extrait de l’opéra Thaïs du compositeur Jules Massenet, chanté par Geneviève Vix, 1921.
Extrait de l’opéra “Sigurd” d’Ernest Reyer, chanté par Rose Caron, 1902.
Extrait de “Carmen” de Georges Bizet, chanté par Lina Cavalieri, 1910.
A vos écouteurs !