Il y aurait un petit doute sur la date de naissance réelle de Paul Jacoulet, cet artiste français disparu en 1960 et connu pour ses ukiyo-e, soit des estampes inspirées des techniques japonaises. Sa notice biographique sur Wikipédia précise en effet qu’il se serait attribué opportunément la date de naissance de son frère mort-né en 1904 afin d’échapper à la Première guerre mondiale. Une façon d’éviter une boucherie avérée dont on ne saurait le blâmer.
C’est peut-être grâce à cet évitement que l’on doit à cet homme la production tout en délicatesse gravée qui est présentée à la BnF François-Mitterrand depuis le 5 juillet et jusqu’au 4 septembre. Issues d’une donation, les estampes de Paul Jacoulet procurent à celui qui les regarde un effet apaisant comme une bruine estivale.
Nulle commotion n’est à attendre de ses œuvres tant ce type de production est éloigné de ce genre d’objectif. C’est beau, c’est agréable à regarder, sans que la simplicité de ces deux qualificatifs ne soit en rien réductrice. Le talent de Paul Jacoulet nous fait comprendre par comparaison combien peut être un brin fatigant le génie certifié des autres.
Cette donation est un beau cadeau. Visible à la galerie des donateurs elle rassemble 70 estampes en couleur, des dessins et des matrices en bois. Il s’agit essentiellement de portraits de japonais, de coréens et de micronésiens avec une mention spéciale pour les micronésiennes. S’y ajoutent des œuvres inspirées de la Chine à partir de photographies ou de spectacles donnés à Tokyo.
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