Télégrammes fériés

Le lundi de Pentecôte, jour où l’Esprit Saint descendit sur les apôtres sous la forme d’une langue de feu, Les Soirées de Paris ne paraissent normalement pas. Mais les jours fériés sont bons pour les télégrammes, en voici quatre.

Isabelle&. La rentrée de septembre ou tout du moins l’automne, pourrait voir arriver un nouveau magazine dévolu à l’art, sous la houlette de Isabelle de Maison Rouge et avec le concours de la New York University in France où elle est professeur d’histoire de l’art.

Il ne s’agirait pas d’un banal site web mais d’un périodique virtuel dont on peut généralement tourner les pages en cliquant en bas de la page. Ce magazine devrait s’appeler quelque chose comme Art&, le titre indiquant clairement la promesse éditoriale, ce qui n’est pas si fréquent. Ses pages déclineront ainsi des thématiques du type art&politique, art&technologies etc… Egalement conférencière et commissaire d’expositions, Isabelle de Maison Rouge est l’auteur de «Salut l’artiste», un petit livre épatant paru aux éditions le Cavalier Bleu dans une collection qui traite des idées reçues.

Une interview d’Isabelle de Maison Rouge en vidéo.


Belleville Tokyo

Comme l’avait drôlement titré un jour le quotidien Libération, à l’approche de l’été, «les navets contre-attaquent». Les Soirées de Paris ont regardé avec indulgence et même avec intérêt le film Belleville Tokyo réalisé par Elise Girard. Le scénario n’est pas d’une originalité renversante puisqu’il ne s’agit que d’une rupture amoureuse, assez autobiographique par ailleurs si l’on en croit la critique parue dans le Monde. Mais c’est bien filmé, bien maîtrisé. «Je voulais un montage sec, a dit Elise Girard, que rien ne déborde». Seule la fin est déroutante car l’histoire  semble s’arrêter faute de pellicule. Ce film s’en sort grâce à deux contrastes. L’absence d’épaisseur du scénario fait que l’on profite mieux de la promenade au milieu d’images bien maîtrisées et le film profite ensuite de la contre-attaque des navets qui valorisent par ricochet tout ce qui a un peu d’ambition élévatoire. Nous avons hâte de mieux complimenter la réalisatrice.

Soyez doux avec vous-même

On n’aime pas seulement le Zimmer parce que c’est l’endroit où l’on pouvait croiser il fut un temps des gens comme Proust, Picasso ou Apollinaire. Cette brasserie à la décoration soignée sait accueillir ses clients quoique parfois le service souffre un peu de langueur. Géographiquement central, le Zimmer est lieu de rendez-vous facile. On y prend contact, on y reprend contact, c’est un espace spécial où les vies peuvent se faire, se défaire et se refaire. L’on peut y nouer, l’on peut y rompre. Le Zimmer imprime d’autre part sur ses cartes ou sur une feuille volante à la disposition de ses clients un texte «trouvé dans une église de Baltimore en 1692» et dont l’auteur est inconnu. Ce texte dit notamment : «Soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l’univers ; pas moins que les arbres et les étoiles, vous avez le droit d’être ici. (…) ». A prendre au pied de la lettre.

Chapeau, Golden Lilac

C’est la pouliche Golden Lilac qui a gagné dimanche 12 juin le Grand Prix de Diane à Chantilly. Favorite, elle a permis à l’auteur de ces lignes de repartir avec quelques euros de gain. A vrai dire le but était aussi de satisfaire une curiosité à l’égard d’une course censée être depuis plus de 100 ans l’un des grands rendez-vous de l’élégance. Sur ce plan-là c’était un peu une déception tant l’impression d’être à la fois au cirque ou à la sortie de la messe à Saint-Nicolas du Chardonnet se faisait de plus en plus en évidente au fur et à mesure que les heures passaient. L’élégance ne peut pas se résumer au port d’un chapeau fût-il fleuri, extravagant ou haut de forme. Mais les petits fours de la salle de presse étaient au niveau ce qui contribue à adoucir immoralement le propos.

Jour de course à Chantilly. Image: Les Soirées de Paris

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