Le film de Thierry Klifa – réalisateur d’Une vie à t’attendre et ex critique de cinéma- est sorti en mars dernier mais il joue encore dans quelques salles et franchement, c’est une découverte.
Un écrivain (Olivier Duvauchelle) décide de s’introduire dans la vie d’une star de télé (Catherine Deneuve) et de celle de sa fille (Géraldine Pailhas) qui a abandonné son enfant -Bruno- à la naissance pour devenir danseuse étoile. Si l’intrigue est bien menée, c’est surtout le regard de ce cinéaste sur ses personnages qui m’a touchée.
C’est vrai, le personnage incarné par Olivier Duvauchelle est froid mais révèle surtout une vraie blessure (le décès de sa mère). Il n’arrive pas à faire face et accepte de faire le paparazzi, faute de mieux, pour gagner sa croûte. Deneuve, elle, comme sa fille a fait le choix de sa carrière, et ce n’est que lorsqu’elle se fait virer, qu’elle réalise à quel point, elle a vécu égoïstement, en passant à côté de l’essentiel.
Thierry Klifa ne veut pas être catalogué, même s’il est admiratif d’un Truffaut ou d’un Téchiné. Il est à mes yeux une sorte d’Almodavar (l’une de ses actrices fétiches (Marisa Paredes est à l’affiche), la légèreté et la fantaisie en moins, mais il explore toute la complexité de la nature humaine, ses paradoxes, avec une grande délicatesse. Il sait aussi filmer les acteurs et «être à la hauteur de leur beauté». Dans certains plans, Olivier Duvauchelle rappelle James Dean. Géraldine Pailhas a la grâce d’une danseuse et nous prouve une fois de plus son talent. Jean-Baptiste Lafarge -Bruno- est la VRAIE rencontre de ce film. Avec son regard pénétrant, il a toujours le don de trouver le ton juste, quel que soit le registre.