La Tate Britain offre à l’aquarelle un voyage dans le temps

La Tate Britain offre une exposition extraordinaire qui raconte l’histoire de l’aquarelle. A travers un choix d’œuvres remarquables et variées, le visiteur découvre la force insoupçonnée d’un médium souvent sous-estimé.

«Je n’aime pas l’aquarelle. Pour moi, c’est synonyme de couleurs pâles et fades. La vraie peinture, c’est l’huile», me soutient une amie avant que je la traîne presque de force à l’exposition de la Tate Britain, Watercolours.

A peine a-t-elle franchi la porte de la première pièce de l’exposition que son regard sur le medium change… La Tate a choisi de nous faire découvrir l’aquarelle en nous racontant son histoire de ses origines au 13ème siècle à nos jours. Une histoire fascinante : de la réalisation de cartes topographiques à l’illustration de manuels de botanique en passant par les «brouillons» magnifiques de grands peintres comme Turner ou John Sargent, la variété et la richesse des œuvres présentées entraîne le visiteur dans un voyage dans le temps époustouflant.

Une des oeuvres exposées. Photo: Elisabeth Blanchet

Non, l’aquarelle ne se borne pas aux jolis paysages pastels des bords de mer de nos côtes ou aux magnifiques illustrations de carnets de voyage de grands peintres ou écrivains voyageurs. Et non, elle ne se limite pas non plus aux peintres du dimanche qui dressent leur chevalet au détour d’un rocher, elle est le corps d’œuvres insoupçonnées que la Tate a la grâce de nous faire découvrir. La salle consacrée à l’aquarelle et la guerre est sans aucun doute la plus poignante. D’une rue de l’East End londonien (Devastation de Graham Sutherland) totalement détruite par les bombardements du Blitz à une toile intitulée Ruin (de Uwe Wittwer) entièrement en noir et blanc, en passant par des portraits de soldats défigurés (peints par Sidney Hornswick, Daryl Lindsay et Herbert Cole) par des armes à feux pendant la Première Guerre Mondiale, le pouvoir des œuvres de cette salle n’a d’égal aucune photographie. Au delà du talent de l’artiste, la force du médium est incontestable. Les couleurs mélangées à l’eau, un tantinet délavées contrastent avec la dureté et la violence du sujet.

Vue de l'exposition à la Tate Britain. Photo: Elisabeth Blanchet

C’est dans cette salle du musée que mon amie reste le plus longtemps, captivée par la puissance des œuvres et révisant drastiquement son jugement sur l’aquarelle. Puis elle s’attarde ensuite dans la salle qui ponctue l’exposition : Abstraction and Improvision. Là, les travaux présentés ne sont pas uniquement réalisés à l’aquarelle mais mélangent plusieurs médiums comme l’encre et la gouache. Une fin en forme d’ouverture et d’invitation à explorer soi-même l’aquarelle et ses utilisations indéfiniment déclinables. Cela tombe bien, la boutique de l’expo est derrière la porte. Et mon amie la dévalise…

 Watercolour à la Tate Britain jusqu’au 21 août

Vue de l'exposition à la Tate Britain. Photo: Elisabeth Blanchet

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Une réponse à La Tate Britain offre à l’aquarelle un voyage dans le temps

  1. catherine dit :

    voilà un article qui donne envie d’aller faire un petit tour à Londres! merci

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