Dans sa livraison de printemps, celle du mois de mars 2011, le vénérable magazine L’œil s’est livré à une enquête particulièrement intéressante en raison du résultat obtenu après le classement des 50 personnalités de l’art les plus influentes.
Cette liste donne le «vertige» à l’éditeur et rédacteur en chef de la revue, Jean-Christophe Castelain. Et pour cause, sur les 50 personnalités recensées, on ne compte que quatre femmes et très loin des premières places.
Les critères de classement, détaille Jean-Christophe Castelain, sont l’argent, l’entregent, le talent, ceux qui sont les plus à même «d’influencer la cote d’un artiste, de programmer des expositions, d’obtenir des prêts» de peser sur la législation ou sur les nominations.
A ce petit jeu, dans les 5 premiers on trouve Jean-Jacques Aillagon le patron du château de Versailles, l’artiste Christian Boltanski, l’industriel François Pinault et Laurent Le Bon, directeur du centre Pompidou-Metz. La première femme est Jennifer Flay la directrice de la Fiac, à la 16e place. Il faut plonger à la 34e place pour trouver une seconde femme en la personne de Suzanne Page, future directrice de la fondation LVMH.
La grille de lecture mise en place par l’équipe de L’oeil est extraordinaire et fait que l’on suffoque sous l’esprit de système et ses différentes affinités. Comme le décrit avec humour Jean-Christophe Castelain dans son éditorial, le poids des énarques et polytechniciens ayant «papillonné d’un service de l’Etat à un poste de conseiller avant de prendre la direction d’un opérateur public» laisse rêveur(se).
Cette liste de L’œil -qui porte bien son nom- est à lire, relire, méditer et méditer encore.