Pour l’amour de Gérard Philippe

C’est l’histoire d’une femme dont le nom de famille est Gérard et qui appelle son fils Philippe avec l’espoir qu’il devienne Gérard Philippe, le fameux acteur disparu. Malformé à la naissance, l’enfant, interprété par le chanteur Raphaël, va s’employer à ne pas devenir ce que l’on attend de lui. Un témoignage de Carine Menou, lectrice des Soirées de Paris, qui a assisté à la couturière de la pièce au théâtre La Bruyère. PHB

C’est l’une des pièces dont la presse nous parlait déjà en septembre dernier afin d’évoquer la montée sur scène de Raphaël … le chanteur «né dans une caravane». Raphaël ne m’a fait pas forte impression dans cette pièce : son personnage n’est pas des plus bavards, ni des plus enjoués non plus ! 

Avant sa naissance, il fait l’objet de fortes attentes de la part de ses parents, interprétés par Sophie Arthur et Romain Apelbaum net qui mettent une énergie et une drôlerie incroyables à se déchirer alors que le bonheur devrait être de mise. Nom de la famille : Gérard.

Le prénom devient alors la principale pierre d’achoppement : icône de la nation il sera, mais sous le prénom de Charles, pour son papa, en mémoire du Général ? Ou de Philippe pour sa maman ? Les illusions parentales, surtout maternelles se fendillent de surcroît dès la naissance avec la découverte de l’infirmité dont souffre l’enfant (il n’a qu’un doigt à chaque main).

Et là le chaos familial s’accélère encore (le rythme de la pièce était déjà bien enlevé) car le père tombe (ou bien est poussé) depuis la nacelle d’une grande roue. Coup du destin, l’enfant deviendra alors Philippe Gérard. Toutefois, il est tellement effacé –il se sent notamment responsable de la mort de son père- que personne, y compris sa mère ne fait attention à lui ! Alors il part. Il va découvrir le monde, le cirque, et bien sûr l’amour…

Le cirque a une belle place dans ce spectacle. Déjà évoqué dans la première partie de la pièce avec l’intervention d’un Monsieur Loyal, joué magistralement par Bernard Alane, il va protéger et faire grandir notre anti héros, au côté de Bibi Vogler, à savoir Emma de Caunes, qui nous montre nombre de ses talents.

Le côté bon «bricolage» des accessoires (que l’on a déjà vu au Théâtre La Bruyère dans les 39 marches de et avec Eric Métayer) donne une vraie et belle simplicité à la mise en scène de Pierre Notte, également l’auteur de la pièce. Il a aussi glissé des clins d’oeil sur l’actualité en marge de la vie de l’enfant devenant homme, qui nous embarque dans l’enchaînement des scènes.

Pari presque gagné pour cette pièce où la troupe nous communique tout son enthousiasme et son savoir-faire pour que nous passions une bonne soirée ; mais le (anti)héros de la soirée, Philippe Gérard, n’est pas là, ni dans le texte, ni sur scène ! Carine Menou

Texte et mise en scène de Pierre Notte au Théatre La Bruyère

Du mardi au samedi à 21h, matinée samedi à 15h30

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