S’amuser, boire et danser aux soirées du Candlelight Club

 Samedi soir, Londres est en pleine effervescence. La fièvre monte. Aux antipodes des grands axes, des sirènes de police et des néons agressifs des bars qui se ressemblent tous, les back streets font figure de refuges. Et il en existe une particulière dont l’une des portes cache un club qui nous transporte au temps des speakeasies et de la prohibition. Bienvenue au Candlelight Club, un secret bien gardé où l’on s’amuse, on danse et on boit, hors du temps et des stéréotypes du monde extérieur.

Candlelight. Photo: Elisabeth Blanchet.

Devant une porte identique à ses voisines, deux chaps (terme désuet qui signifie « gars ») fument tranquillement, tout de tweed vêtus. A leurs pieds, une bougie qui indique que vous êtes à la bonne adresse. Suivez l’étroit corridor et descendez les marches. Poussez la porte et c’est un pas franchi vers les années à la fois sombres et détonantes de la prohibition. Non, vous n’êtes pas sur le tournage d’un film. Même si c’est la première impression que la scène qui se joue sous vos yeux vous donne. Vous êtes dans un club clandestin, avec un bar tout aussi clandestin mais généreusement fourni en champagne et mousseux, cocktails sophistiqués et inévitables sandwichs au concombre. Vous êtes au Candlelight Club, une soirée aux chandelles. Les protagonistes naviguent gracieusement de tables en tables, swinguent sur la piste de danse au son d’un groupe qui joue du ragtime.

Aux commandes de la fête, il y a Clayton : costume trois pièces, noeud papillon et coupe de cheveux impeccable, sans oublier les manières. Il est le chef d’orchestre du club ou plutôt le capitaine du bateau pirate qui navigue en pleine clandestinité. C’est l’atmosphère des speakeasies des années 20 qu’il recrée avec succès dans un endroit secret uniquement éclairé de bougies. Les tables sont couvertes de nappes blanches et de colliers de perle. Les femmes sont vêtues de petites robes noires ou de tailleurs cintrés, de boas autour du cou et de plumes dans les cheveux. Les visages sont maquillés, soignés.

Gaieté de rigueur. Photo: Elisabeth Blanchet.

Et les hommes portent costumes, chemises blanches, cravates ou noeuds papillons. Le style n’est pas seulement dans l’habillement mais aussi dans l’attitude, l’élégance, les bonnes manières et la politesse. Un beau garçon se faufile entre les gens et leur offre des chocolats. Une jolie femme débarrasse les verres vides avec un grand sourire, comme si de rien n’était. Et sur la piste, les femmes ont quitté leurs talons hauts pour danser le charleston. Puis la musique baisse et Clayton prend la parole pour nous présenter  la charmante Miss Vicky Butterfly, star de la scène burlesque, venue offrir un numéro de striptease explosif et raffiné. Un soupçon de décadence à une heure avancée de la nuit où les couples se font et se défont, où les danses reprennent et s’enchaînent. Les langues et les corps n’ont pas fini de se délier à l’ombre et à la lumière des bougies du Candlenight Club.

Les soirées Candlenight. Photo: Elisabeth Blanchet

http://www.thecandlelightclub.com/

 La visionneuse la soirée (71 photos)

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