La semaine passée je causais avec mon fils de cinq ans des rêves et de la réalité. Et, ne pouvant pas encore lui exposer la féérie des spectacles de James Thierrée, je lui ai menti par omission et non sans remords concernant la tournée du Père Noël.
Car même s’il ne pourra jamais apporter à mon rejeton au pied du sapin le présent qu’il espère plus que tout au monde (disons, le tout nouveau château-fort Playmobil), James Thierrée est bel et bien un magicien hors pair.
Une fois le mirage du Père Noël (son plus redoutable concurrent au pays de l’imaginaire) effacé, j’aurai franchi une belle étape de l’éducation de mes enfants (à huit ans ce sera juste parfait) quand nous aurons passé ensemble une soirée face à face avec le petit-fils de Charlie Chaplin. Et le plus beau, c’est que cet enchantement dure toute une vie. Les spectacles des James Thierrée ne sont pas enfantins, mais pour l’enfant en chacun de nous.
James Thierrée nous revient cette année avec deux spectacles. Deux reprises plus précisément. «Raoul» tout d’abord, un solo créé l’an dernier, un jeu de délire, un jeu de dupes entre James Thierrée et son double, une folle course poursuite, avec toujours force poésie et humour bien distillés, des décors mouvants, une prestation physique de haute volée, au sens propre comme au sens figuré. Le spectacle est présenté cette fois au Théâtre André Malraux de Rueil Malmaison , pour trois soirs seulement du 27 au 29 janvier. C’est complet, sans surprise.
Mais voilà que les Soirées de Paris se réveillent assez tôt pour battre le rappel pour le second round, joué du 12 mai au 4 juin au Théâtre Marigny. James Thierrée y sera accompagné de ses fidèles acolytes de la Compagnie du Hanneton qu’il a fondée pour nous offrir «Au revoir parapluie».
Cirque, théâtre, danse s’y mêlent sans répit, le spectateur est embarqué pour un voyage merveilleux, loin, très loin, au pays d’un doux rêveur qui a toujours connu cet esprit de partage d’émotions grâce à ses parents Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée. La fille de Charlot est plus particulièrement encore de la partie, signant fidèlement les costumes du spectacle. L’univers n’est pas différent de celui de Raoul, James Thierrée n’est qu’en apparence parmi nous, il a créé un monde parallèle.
Face à un tel déchaînement des corps, la parole est inutile, le spectacle se déroule dans une langue des signes bien particulière, celle d’un grand bonhomme du théâtre contemporain, digne successeur (diantre ce n’est pas rien …) de son illustre grand-père.
Ne pas tout tenter pour en avoir la preuve sur scène serait une faute grave. L’ange passe avant de disparaître toujours trop vite.
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