A la fin de l’automne et au début de l’hiver, l’extraordinaire jardin Albert Khan, n’est pas au mieux de sa forme. Raison de plus pour s’intéresser au musée du même nom qui présente depuis le 9 novembre et jusqu’au 28 août 2011 une exposition intitulée « clichés japonais ». Les merveilleux autochromes du fonds muséal sont évidemment au menu.
C’est le 13 novembre 1908 que le banquier Albert Kahn (1860-1940) fait étape au Japon à l’occasion d’un tour du monde. Fondateur de sa propre banque en 1898, c’est un homme riche, persuadé de l’intérêt qu’il y a à connaître et à faire partager les cultures étrangères. Avant de débarquer dans l’archipel, il a fait former à la photographie et à la cinématographie son chauffeur, Albert Dutertre. Ce dernier tient un carnet de voyage et prend des photographies en noir et blanc.
Deux autres opérateurs sont envoyés par la suite dans ce pays qui s’ouvre à l’extérieur et se modernise rapidement. Albert Passet en 1912, puis Roger Dumas en 1926 et en 1927, parcourent le pays et rapporteront des films en noir et blanc et surtout 2000 autochromes issus d’une technologie donnant aux images un éclat inégalé.
Voilà pour le contexte, indispensable pour mieux profiter d’un parcours littéralement dépaysant. Les jardins, l’indiscutable mont Fuji, les geishas, le théâtre nô, les Soies d’apparat, la ruralité japonaise, autant de thématiques captivantes qu’améliore l’éclairage des autochromes (94 en tout). S’y ajoutent des films en noir et blanc dont un que l’on peut regarder avec des lunettes spéciales pour une sensation de relief accentuée.
Il apparaît qu’Albert Kahn entretenait des relations privilégiées avec la famille impériale. En témoigne cette photo sortant de l’ordinaire, prise en 1923, où l’on voit Albert Kahn, Elisabeth Sauvy, le prince et la princesse Kitashinakawa, dans la maison du banquier à Cap Martin dans les Alpes Maritimes.
Bien que l’hiver approche, il faut cependant sortir dans les jardins pour admirer notamment la partie japonaise et constater à quel point, ils sont d’inspiration semblable aux vues prises à l’époque des expéditions. A noter que les deux maisons japonaises ayant été construites avant 1900 par des ouvriers japonais avec du matériel importé feront l’objet d’une restauration financée par le Conseil général des Hauts de Seine, le propriétaire du lieu.
PHB
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