Le bonheur est aux abris

Minnie a vécu dans son préfabriqué pendant 53 ans. Elle a expliqué à Elisabeth Blanchet qu’elle a habité avec son mari toutes ces années dans son «prefab». Qu’elle n’a rien à dire de particulier sur sa maison sinon qu’elle représente un lieu où elle a été heureuse, que son jardin lui fournissait de la nourriture, que l’épicerie locale était suffisamment achalandée et que le laitier livrait à l’heure.

Auteur pour Les Soirées de Paris, Elisabeth Blanchet est aussi photographe de hauts fonds. Dans la mesure où il lui arrive de pratiquer l’immersion, la plongée en profondeur dans les sujets qu’elle a choisis. A vingt années d’intervalles elle avait suivi des orphelins roumains nés sous Ceaucescu et Les Soirées de Paris s’étaient fait l’écho de ces images quand même assez poignantes de ces enfants meurtris mais qui souriaient crânement face à l’objectif de la photographe.

Cette fois Elisabeth Blanchet a réalisé (en 11 ans) un travail sur cette population d’Angleterre hâtivement logée dans des maisons en préfabriqué, après-guerre. Ses occupants ainsi logés se sont finalement attachés à cet abri censé être provisoire. Elisabeth Blanchet est allée à leur rencontre. Ses images comme ses textes racontent la vie de ces gens simples et vrais, bien loin des marionnettes hilares ou énervées qui occupent de nos jours la plupart des plateaux télé.

Extrait de « The Prefab Diaries » d’Elisabeth Blanchet. Photo: Les Soirées de Paris

Elle explique dans sa  préface que ses grands-parents ont eux-mêmes connu la solution du préfabriqué, en Normandie, juste après la guerre. Son petit livre est passionnant et efficace. Efficace parce qu’on s’attache très vite aux habitants qu’elle nous présente et à leurs maisons toujours soignées et parfois pimpantes. L’ouvrage contient également des lettres qu’ils ont adressées en remerciement à Elisabeth Blanchet, démarche qui témoigne de la délicatesse d’approche de son travail.

Dans les années soixante dix il y a eu aussi en France ce que l’on appelait des logements d’urgence. Ceux qui en bénéficiaient, découvraient alors le plaisir du neuf et celui de voir couler l’eau chaude.

 «The prefab diaries», est un album autant qu’un livre, un album de vies qui nous parle directement au cœur et c’est tout le talent d’Elisabeth Blanchet que de nous faire ressentir une émotion que l’on n’anticipait pas forcément.

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Une réponse à Le bonheur est aux abris

  1. Steven dit :

    J’aime beaucoup cette idée

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