Avec son long panache de vapeur, son langage singeait celui des peaux-rouges. La grande blanchisserie de Pantin a été démolie. Sa cheminée a été conservée mais elle a arrêté de fumer. Le bâtiment datait de 1883 et il faisait partie du paysage avec les Grands Moulins, lesquels ont de leur côté sauvé leur peau, en accueillant des activités bancaires. Une reconversion naturelle puisqu’ils travaillaient déjà le blé. Quand on manie la litote, c’est ce que l’on appelle une fine remarque.
La blanchisserie aurait pu quant à elle passer à des activités de blanchiment. Là aussi l’allusion est facile mais dans une oraison ça passe. D’autant que pleurer sur un lave-linge serait quand même exagéré, fût-il à Elis (le groupe), avec de grandes pales.
Ce quartier de Paris change à toute vitesse avec de nouveaux espaces, un centre commercial que l’on peut rejoindre en navette fluviale et un tramway qui enjambe le canal de l’Ourcq dans un grand style Luna Park. «Chaque époque a son esthétique» est venu nous rappeler René Dalize il y a peu sur le journal qui fut le sien avec Apollinaire et bien d’autres, Les Soirées de Paris.