Tout le monde n’est pas censé savoir qu’un Dendrophore était un porteur d’arbre symbolique dans les processions de l’antiquité grecque ou se souvenir que Roc était un oiseau fabuleux chevauchant Sindbad dans les contes des Mille et Unes Nuits. C’est l’un des gros avantages de l’édition d’Alcools qui vient de sortir chez Folio. Le vocabulaire de la poésie d’Apollinaire est parfois réservé aux érudits et le glossaire que l’ouvrage comporte, signé Michel Décaudin, nous soulage autant qu’il nous instruit.
L’édition qui vient de sortir chez Folio est une bonne affaire puisque qu’avec quatre euros et vingt centimes, l’on peut déjà se procurer cet ouvrage majeur de poésie. Mais l’éditeur l’a en outre enrichi de nombreux ingrédients en sus du glossaire. On y trouve des lettres, textes ou témoignages (Paul Léautaud, Blaise Cendrars, Allen Ginsberg…) des plus intéressants. Sans compter l’adjonction d’un film précaire tourné le 1er août 1914 avec son ami André Rouveyre. En tournant les pages un peu vite, pouce maintenu, l’animation fait son effet. On se croirait un peu dans Pif Gadget mais bah…
Pour le reste, c’est-à-dire l’essentiel, il y a toute la poésie d’Alcools. Elle débute comme de juste avec un portrait d’Apollinaire signé Picasso qui ornait déjà le frontispice de l’ouvrage à la sortie de l’imprimante le 20 avril 1913.
Ce bouquin peut se caler au fond d’une poche et se laisser ouvrir au hasard tous les jours de l’année. Dix des poèmes publiés l’avaient été auparavant dans Les Soirées de Paris haute époque, la plupart avec ponctuation alors que celle-ci avait totalement disparu du recueil à la demande de l’auteur. Cette initiative avait été perçue comme une innovation. Certains poèmes peuvent sembler hermétiques pour les habitués de la prosodie baudelairienne par exemple, d’autres au contraire sont frais et immédiatement accessibles comme le tube du Pont Mirabeau.
Entre les deux il y a quelques merveilles qu’il convient d’aborder comme des terres inconnues tels L’émigrant de Landor Road, Palais, ou Salomé. Chacun sa méthode : on peut commencer par « Zone », le premier, peut-être le plus emblématique « à la fin tu es là de ce monde ancien » qui peut faire l’effet d’un produit dégrippant avec l’avantage que par la suite tout vous semblera fluide. Ou l’inverse en commençant par du facile (Le Pont Mirabeau, L’Adieu) et attaquer Zone après un bon échauffement.
Dans tous les cas c’est ainsi que ce recueil finit par échoir au fond de la poche de l’homme sensé pour ne plus la quitter. C’est une sorte d’antidépresseur qui ne doit rien à la chimie ou mieux, c’est tout simplement le cœur d’Apollinaire qui bat. Et c’est ça qui change tout.
Il est six heures du matin, et il est certains Alcools qui passent bien avec le petit dej’
A la radio un Montand qui me rappelle sa superbe interpétation des Saltimbanques écrit par Apollinaire dans Alcool. Je n’ai pas trouvé la video, je vous envoie la voix, suivie d’une compil sympa (Ferré, Piaf) sur le thème des forains.
https://www.youtube.com/watch?v=E8C3ffa5RCc&list=PLvSLIntdU3xiUHKnV6KqTXrDVCpqoUICR
Oui très bonne idée de s’offrir un nouvel Alcools, mes deux exemplaires tombent en ruine et il est difficile de s’en séparer. Vendu!
(Mais on se gardera une place pour la soif, en attendant la version des Soirées…)
Un alcool dont on peut s’enivrer chaque jour sans risque
D’overdose de cirrhose pour les jeunes ,toutes générations confondues .
À recommander aussi dans la foulee le spectacle dedie au « poète assassiné » avec Integre un bout des « mamelles de tiresias »
Spectacle theatrale qui a eu lieu sous la houlette depuis 37 annee de Daniel Delbreil ( professeur emerite
Apollinarien )au théâtre d’Ermont avec ses étudiants , au talent tres prometteur des comédiens enthousiastes du club théâtre du lycée van Gogh .
« Le pont Mirabeau « mis en musique par Mathias Troglic Chantee par toute la troupe une grande réussite
Un moment unique d ‘ émotion ressentie par un public subjugue d admiration qui a fait une ovation spontanée .Que ne passe t -on pas une telle pepiniere de ces jeunes talents a la télé ?ou Tout est gris , cadre ,microte , morose , hormis L ‘émission Frédéric Lopez « la parenthese inattendue »
Et Bernard Pivot (que l ‘on ne voit plus assez . (Twitter )qui ont gardés la curiosité et la fraîcheur d âme
Oui la poésie d ‘Apollinaire reste bien vivante et d actualité
Alors vive » alcool « d ‘Apollinaire !
Decaudin est le Maître incontesté !
Historique
« Les mamelles de Tiresias « d ‘Apollinaire
Drame Visionnaire présenté sous forme burlesque
Jouée en juin 1917 au théâtre Maubel à Montmartre .
Avec les
Décors ,costumes et masques du peintre cubiste SERGE FERAT
Alors proprietaire et co – directeur artistique de la revue d ‘ avant garde » les soirées de Paris » 1913 – 1914
sous le pseudonyme de Jean Cerusse le spectacle fut
Présente par la revue d ‘avant -garde SIC dirigé par Pierre Albert Birot
Elle fit scandale parce que trop en avance sur son temps
Madelir
« Apollinaire illustre «
A ne pas manquer pour ceux qui ne connaîtraient pas
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