Avec ses idéogrammes, qui seront plus tard assimilés à ses calligrammes, Guillaume Apollinaire passe à la projection graphique. «J’ai cherché avec mes idéogrammes à retrouver une forme qui, sans être le vers libre, ne retombait pas dans le vers classique (…)» écrit-il.
Au début de l’été 1914, apprend-on dans la version de « Et moi aussi je suis peintre » éditée en 2006 par les éditions «Le Temps Qu’il Fait», une plaquette est composée et sera tirée à deux cents exemplaires. Les idéogrammes «seront coloriés, c’est à dire rehaussés au pochoir ou aquarellés à la main». La guerre met un terme à cette opération de regroupement des idéogrammes déjà publiés dans Les Soirées de Paris. L’édition de 2006 «reproduit les planches de l’album» qui avait été imprimé en 1987 précise l’éditeur.
On peut imaginer les difficultés qu’il a pu connaître en les composant sur une antique (vu de 2011 bien sûr) machine à écrire. Tout comme celui d’ailleurs, qu’il a gravé au Front pour Madeleine, sur une écorce de bouleau !Ah si le poète avait pu utiliser les facilités de l’informatique et notamment celles du logiciel Excel !
Voici donc « la cravate », idéogramme poétique saisi sur un tableur Excel et converti en image sur Photoshop, en respectant le plus précisément possible, la disposition originelle des lettres.
Juste retour des choses, il est dédicacé à son auteur et à ses amis dont André Billy, le journaliste auquel on doit l’idée conceptuelle des Soirées de Paris.