Gratuite, conviviale et instructive, l’exposition Paris Avant-Après mérite un petit détour par la place des Vosges ce dimanche 20 février. Elle raconte en partie le plan de modernisation radical de la capitale mis en place par le préfet Georges Eugène Haussmann. Les destructions envisagées étaient telles que la ville de Paris a demandé au photographe Charles Marville d’immortaliser ce qui allait devenir «l’avant» le pendant (les travaux) et l’après. Soit 400 clichés dont 50 sélectionnés qui sont présentés jusqu’au 24 février au 9 place des Vosges par l’Académie d’architecture (avec le concours souligné de la BNP). Ils font face à 50 prises de vues, géographiquement équivalentes, datées de 2009 et 2010.
Le contraste saute aux yeux évidemment lorsque l’on voit couler la Bièvre qui est aujourd’hui la rue Censier. Avec ses photographies, Charles Marville a donc fabriqué des souvenirs d’un Paris ancien, parfois champêtre, souvent misérable. En 17 ans (1853/1870) 120 000 logements dits vétustes seront détruits et remplacés par 320 000 appartements neufs sous les toits de 34 000 immeubles. Il y aura 200 kilomètres de voies nouvelles, 600 000 arbres de plantés, 600 kilomètres d’égouts neufs, du mobilier urbain installé (réverbères, fontaines, toilettes publiques…), des bois, des parcs et des squares dessinés.
On comprend mieux en regardant ces photos de près comment le Paris vraiment ancien est devenu si rare à Paris. Caillebotte a peint avec talent cette modernité imposée aujourd’hui devenue de l’ancien chic.